Demain commence l’exposition phare consacrée à Stanley Kubrick à la Cinémathèque française. Exposition itinérante, mise en place par le Deutsches Filmmuseum en 2004, déjà appréciée à Berlin et Francfort, nous avons pu découvrir à notre tour cet évènement attendu depuis des mois (des années ?) en France.
Parcourant deux étages du bâtiment du 51 rue de Bercy, l’espace consacré au cinéaste est d’une exceptionnelle richesse, revenant avec minutie sur chacun de ses films et projets. Outre les objets habituels : décors, accessoires, maquettes, costumes, storyboards, photographies de plateau, scénarios annotés, etc. l’exposition rassemble les archives et documentations personnelles du réalisateur, et c’est autour de cette mise en abime de l’archive filmique (et non-filmique), que tout l’intérêt de la (re)découverte de l’auteur -et de la scénographique du musée- se conçoit.
Qu’est-ce qu’un objet cinématographique ? Est-ce seulement le film lui-même ? La réponse est bien entendu non, et cette exposition est là pour nous le rappeler. En révélant toutes les années de recherche effectuées pour chaque projet, notamment ce Napoléon qui ne vit jamais le jour, la visite ne peut que faire vibrer les cordes sensibles de chaque cinéphile : la somme réunie des études faites par le réalisateur de toutes les démesures illustre l’incroyable travail de précision et l’acharnement de cet homme à ne rien laisser au hasard, chaque image, chaque son, chaque musique des films de SK s’imprégnant grâce à cela éternellement dans les mémoires de chacun, et dans la mémoire même du cinéma.
L’exposition est aussi un remarquable hommage à la technique cinématographique (chère à la Cinémathèque), révélant les ambitions florissantes de cet homme qui participa aux créations d’appareils de prises de vues et d’objectifs révolutionnaires, s’impliquant plusieurs années avant la réalisation même d’un film à toutes les facettes de création possible de ses idées.
Tout ce cheminement, largement illustré par des extraits de ces films, des analyses, des témoignages de ses collaborateurs et de ses « héritiers » (Spielberg a largement sa place dans cet hommage à SK), ne peut que nous assoir sur cette évidence : Kubrick est sans aucun doute le cinéaste le plus talentueux de la 2nde moitié du 20ème siècle.
Stanley Kubrick – L’exposition par lacinematheque
Ainsi que vous soyez fan acharné du génie, ou simple curieux, vous ne serez pas déçu. Notons que, comme à son habitude, le site internet de la Cinémathèque propose tout un tas d’informations supplémentaires et pratiques : http://www.cinematheque.fr/fr/expositions-cinema/kubrick/ (je vous conseille d’ailleurs l’audio-guide, dont vous pouvez télécharger le contenu via itunes), ainsi qu’une exposition virtuelle que vous pouvez découvrir dès maintenant ici : http://www.cinematheque.fr/expositions-virtuelles/kubrick/index.php
N’oubliez pas que cette expo est accompagnée d’une rétrospective de tous les films de Kubrick, et d’un cycle de conférence (http://www.cinematheque.fr/fr/expositions-cinema/kubrick/projections-conferences.html).
[Edit] A voir avant l’expo, l’excellent documentaire : Kubrick, les archives d’une vie, qui vous fera une bonne introduction à propos du travail sur les archives et autres documents du réalisateur.